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Libération

Les droits de l'homme censurés à Alger

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Une réunion sur les disparitions forcées de la «sale guerre» a été interdite par la police.
publié le 10 février 2007 à 5h59

La coïncidence n'était pas fortuite. Au lendemain de la signature à Paris de la convention internationale contre les disparitions forcées, les associations de familles de disparus devaient tenir un colloque international «Pour la vérité, la paix et la conciliation» les 7 et 8 février dans un grand hôtel d'Alger. Signataire de cette convention, les autorités algériennes ont interdit manu militari ce séminaire après avoir tout fait pour rendre sa tenue impossible. Plusieurs experts internationaux n'ont ainsi pas obtenu l'autorisation d'entrer sur le territoire. A commencer par le Français Louis Joinet et le Chilien Roberto Garretón, qui s'est vu signifier l'interdiction d'entrer dans le pays par l'ambassadeur d'Algérie à Santiago après avoir obtenu son visa...

Bougies. Au jour dit, le 7 février, les organisateurs n'avaient toujours pas reçu de réponse à la demande d'autorisation adressée deux mois plus tôt aux ministères concernés. Mais trois policiers montaient la garde dès 8 heures devant l'entrée de l'hôtel pour en interdire l'entrée aux participants et aux journalistes, pendant que des policiers filmaient et prenaient des photos. «Comme au bon vieux temps», remarque le quotidien francophone El Watan. La présidente d'une association, qui tentait de forcer le passage, a été violemment jetée dehors. A l'intérieur, la salle prévue ­ et payée par les organisateurs ­ était éclairée aux bougies : l'électricité avait été coupée, le matériel d'enregistrement retiré et