L'Iran est-il sur le point de décider la suspension de l'enrichissement d'uranium, ce que lui réclame sur tous les tons la communauté internationale ? Des signes à Téhéran rendent cette hypothèse de plus en plus plausible. Le premier est l'entrée en scène de Ali Velayati, longtemps l'indéfectible ministre des Affaires étrangères du régime islamique, qui occupe aujourd'hui le rôle de conseiller diplomatique du Guide suprême Ali Khamenei.
Radicalisme. Désormais, c'est Velayati et, derrière lui, le Guide qui est à la manoeuvre, comme le montre sa visite jeudi à Moscou, où il a rencontré Vladimir Poutine. Jusqu'à présent, le dossier nucléaire était entre les mains de Larijani et du président Ahmadinejad, le second pratiquant la surenchère systématique. Exit Larijani que l'exercice semble avoir usé jusqu'à la corde et qui n'arrivait plus à faire avancer le dossier. Exit aussi Ahmadinejad. Fragilisé depuis sa double défaite en décembre aux municipales et à l'Assemblée des experts, il est à présent attaqué par les principaux dignitaires du régime qui, mettant en cause son radicalisme, le rendent responsable de l'imposition des sanctions onusiennes et de possibles frappes américaines.
C'est dans ce contexte que le Kremlin est passé à l'offensive pour convaincre le régime iranien du bien fondé de ses propositions pour sortir de la crise. Fin janvier, il avait envoyé à Téhéran le secrétaire du Conseil russe de sécurité, Igor Ivanov. Fait sans précédent, celui-ci avait été reçu par