Moscou de notre correspondante
«Dans notre pays, tout va de mieux en mieux. Le pays est stable et, ce dimanche, nous aurons des élections tout à fait démocratiques.» Joints par téléphone, les rares habitants du Turkménistan qui acceptent de parler laissent penser que la chape de plomb instaurée depuis plus de vingt ans sur ce pays par Saparmourad Niazov est encore d'actualité, même deux mois après la mort du «Père des Turkmènes». Ce dimanche, six candidats sont censés s'affronter lors de l'élection présidentielle pour désigner un successeur au «Turkmenbachi». Mais le nouvel homme fort, Gourbangouly Berdymoukhammedov, qui s'est installé au poste de président par intérim, a prévenu que ces élections se dérouleront selon les règles «démocratiques»... instaurées «par le grand chef» (Niazov). Opposé à cinq obscurs fonctionnaires régionaux, Berdymoukhammedov, ancien médecin personnel du Turkmenbachi et ministre de la Santé, est si sûr de sa victoire qu'il a déjà prévu son intronisation dès mercredi prochain.
«Rues propres». A l'école russo-turkmène d'Achgabat, la capitale, une institutrice qui refuse de donner ne serait-ce que son prénom se félicite que rien n'ait changé depuis la mort de Niazov : «Chez nous, les rues sont propres, on les nettoie avec du shampoing. Et il est interdit de fumer en marchant dans la rue, vante-t-elle. Les salaires sont bons et stables [elle refuse de dire combien, ndlr]. Et un litre d'essence ne coûte pas plus q