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Pour ou contre l'avortement, le Portugal à l'heure du choix

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En dépit de la campagne de l'Eglise, le «oui» est en tête à la veille du vote.
publié le 10 février 2007 à 5h59

Lisbonne correspondance

Trente-trois ans après la fin de la dictature, le Portugal va-t-il rester avec Malte, la Pologne et l'Irlande l'un des quatre pays d'Europe où l'avortement est quasi impossible ? Près de 8,4 millions d'électeurs sont appelés ce dimanche à répondre à la question suivante : «Etes-vous pour la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse, si elle est réalisée à la demande de la femme, dans les dix premières semaines de grossesse, dans un établissement de santé légalement autorisé ?». En 1998, lors d'un référendum similaire, le pays s'était dérobé face à ce choix de société : seulement un Portugais sur trois s'était déplacé, et le non l'avait emporté de justesse (50,07 %).

«Plaie sociale». Neuf ans plus tard, le contexte a changé. Le nouveau chef du gouvernement José Sócrates, contrairement au Premier ministre de l'époque, António Guterres, lui aussi socialiste, s'est clairement engagé en faveur du oui. Il s'agit, selon lui, d'en finir avec cette «plaie sociale» des 20 000 avortements clandestins annuels. C'est un pas, dit Sócrates, vers «la consolidation d'une démocratie plus mûre» qui donne le libre choix aux femmes.

Autre nouveauté, le phénomène des mouvements citoyens a pris de l'ampleur, contribuant à sortir le débat de l'hémicycle et du clivage gauche-droite traditionnel.

Seulement autorisée en cas de viol ou d'indication médicale, l'IVG est passible de trois ans de prison. Depuis l'échec du référendum de 1998, une tren