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Libération

Rafles tous azimuts en Tunisie

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Après les récentes fusillades, le pouvoir ratisse large.
publié le 10 février 2007 à 5h59

Combien de personnes ont été arrêtées en Tunisie depuis les affrontements sanglants de fin décembre-début janvier, au sud de Tunis, entre les forces de l'ordre et un mystérieux groupe terroriste salafiste ? Combien sont encore en détention ? Difficile d'avancer un chiffre précis tant les autorités tunisiennes retiennent l'information. Les interpellations se chiffrent par centaines, les détentions confirmées, elles, dépassent le nombre de cent pour le seul mois de janvier, selon le Conseil national pour les libertés en Tunisie.

«Hystérique». Présentées dans un premier temps par les autorités comme des affrontements avec des «bandes criminelles», les fusillades, qui ont causé une vingtaine de morts entre le 23 décembre et le 3 janvier, sont le fait d'un groupe jihadiste hétéroclite et lourdement armé, comme l'avait révélé Libération le 4 janvier. «Depuis, explique une source diplomatique, le régime est hystérique. La répression atteint la même ampleur qu'au début des années 90, lorsque le régime avait décapité le parti islamiste Ennahda. La grande différence, c'est que les autorités n'ont pas à faire à un mouvement politique facile à démanteler, mais à une menace diffuse et insaisissable.»

Des rafles tous azimuts ont été lancées, dans la région de Slimane (banlieue de Tunis). Mais aussi à Sidi Bouzid et Sousse, dans le centre du pays, au Kef dans l'ouest, à Jammel, ainsi qu'à Bizerte dans le nord. Les forces de l'ordre semblent avancer dans le brouil