Selon un bilan provisoire, au moins 23 personnes, dont deux militaires, ont été tuées depuis la reprise, samedi, des manifestations hostiles au chef de l'Etat Lansana Conté. La Guinée était totalement paralysée lundi matin par la reprise d’une grève générale à l’appel des syndicats. Les rues de la capitale Conakry étaient désertées lundi matin, alors que les banques et la plupart des commerces demeuraient clos.
Syndicats et opposition exigent le départ du président Conté, au pouvoir depuis 23 ans et aujourd'hui affaibli par la maladie. Ils lui reprochent de n'avoir pas tenu sa promesse de nommer un Premier ministre de consensus. Les nouvelles manifestations de ce week-end sont notamment dues à la désignation, vendredi, d'un de ses proches à ce poste, Eugène Camara.
Aucun dispositif particulier de forces de l’ordre n’était visible dans le centre et en banlieue. La capitale portait encore les traces de nombreux pillages de commerces intervenus pendant le week-end et qui se sont poursuivis dimanche soir, selon plusieurs témoins. Les barricades érigées pendant le week-end n’étaient toujours pas levées. En province, la grève générale était très bien suivie et avait débuté dans le calme dans la plupart des grandes villes.
A Sangarédi dans le nord-ouest du pays, des jeunes ont érigé dans la nuit des barricades pour empêcher les travailleurs de la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) de se rendre au travail. Cette nouvelle grève générale illimitée est lancée dans la foulée de celle d