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Libération

A bras le corps avec les réseaux islamistes

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Avec des centaines d'interpellations, la police et la justice se sont montrées très actives.
publié le 15 février 2007 à 6h04

Madrid de notre correspondant

Au lendemain du 11 mars 2004, «on partait de zéro». C'est l'expression utilisée le mois dernier par un responsable de la police nationale qui dressait le tableau de la lutte contre le terrorisme islamiste en Espagne. Jusqu'à cette date, les agissements des commandos d'ETA n'ont plus beaucoup de secret pour les forces de sécurité, mais les réseaux islamistes sont, eux, presque totalement ignorés. Certes, à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le célèbre juge Baltasar Garzón avait suivi de près certains fondamentalistes musulmans supposés. Il avait même procédé à des arrestations. D'après lui, sous l'égide de deux Syriens arrivés en Espagne dans les années 90, un certain «Abou Daddah» et surtout Mustafa Setmarian, la péninsule est devenue un sanctuaire pour jihadistes qui rêvent d'attentats antioccidentaux. Des dizaines d'islamistes sont alors mis sous surveillance. «Mais cela s'est fait de façon très approximative et sans aucune coordination entre les services de police, souligne Fernando Reinares, spécialiste du terrorisme à l'Institut Elcano, à Madrid. Et puis, parmi les agents antiterroristes, ceux qui comprenaient l'arabe se comptaient sur les doigts de la main. Pas étonnant qu'on n'ait pas vu venir l'attentat d'Atocha.»

Agents arabophones. Après le massacre du 11 mars 2004, le tout nouveau gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero prend le sujet à bras le corps. Le ministre de l'Intérieur, José A