Hérouxville envoyée spéciale
Le «code de vie» adopté fin janvier par le village interdisait lapidation et excision. Depuis, tout le Québec avait les yeux fixés sur Hérouxville, un bled de 1 338 habitants, à 160 km au nord-est de Montréal. En adoptant cette résolution, le conseil municipal voulait avertir les immigrants tentés de s'établir dans leur bourgade que la tolérance canadienne avait des limites. Devant les protestations, Hérouxville a retiré la lapidation et l'excision de sa liste, mais a maintenu tout le reste des interdits, comme le port du voile intégral... «Il y avait des gens qui nous avaient dit qu'il y avait des mots prétendument "offusquants", alors on les a enlevés, mais on ne change rien au sens du projet», a déclaré le conseiller municipal André Drouin, à l'origine de l'initiative.
Racisme. Celle-ci intervient en plein débat sur les «accommodements raisonnables». En vertu de la Charte des droits et libertés, tout Québécois présentant des besoins particuliers se voit juridiquement assuré qu'il pourra être satisfait. Les personnes handicapées sont les premières à bénéficier de cette loi. Les communautés immigrées en profitent aussi. Les jeunes sikhs ont ainsi obtenu le droit de porter leur kirpan (un couteau, symbole religieux) à l'école, et les musulmanes qui refusent d'être auscultées par des médecins de sexe masculin dans les hôpitaux sont dirigées vers leurs consoeurs. Une tolérance que certains jugent excessive. Notamment à Hérouxville, qui ne comp