Madrid de notre correspondant
«Monsieur le président, avec tout mon respect, je ne reconnais aucune des accusations.» Barbe noire bien taillée et tenue décontractée, Rabei Osman Sayed Ahmed, dit «Mohamed l'Egyptien», a été hier le premier à comparaître parmi les 18 accusés assis dans un box de verre de la salle d'audience. Mohamed l'Egyptien serait, selon l'instruction, l'un des cerveaux des attentats de la gare d'Atocha de Madrid, qui ont fait 191 morts le 11 mars 2004. Il a tout d'abord refusé de répondre aux questions avant d'accepter, dans l'après-midi, de faire une exception avec celles de son avocat à la demande duquel il a «condamné inconditionnellement» les attentats du 11 mars. D'après l'acte d'accusation, il risque près de quarante mille ans de prison, au même titre que les Marocains Hassan al-Haski et Youssef Belhadj. Ceux-ci, qui comparaîtront après l'Egyptien, figurent aussi comme instigateurs présumés de la tuerie et risquent une peine similaire même si, dans la pratique, la limite de la réclusion est fixée à quarante ans.
Présent en Espagne entre 2001 et février 2004, Mohamed l'Egyptien a ensuite rejoint Paris et Milan. L'accusé a contre lui deux enregistrements téléphoniques réalisés par les services secrets italiens. D'après l'acte d'accusation, il s'y vante d'avoir planifié la tuerie du 11 mars et de bien connaître les poseurs de bombes. «Toute l'idée de l'opération de Madrid était de moi [...]. Je m'étais préparé moi-même à être martyr mai