Cannes envoyé spécial
La crise au Darfour n'aura pas été réglée sur la Croisette. Le sommet Afrique-France, qui a réuni à Cannes les représentants de 49 pays africains, s'est conclu, vendredi, sur une vague déclaration à propos d'un conflit qualifié de «tragédie» par Jacques Chirac. Les participants ont «exprimé leur préoccupation sur la situation humanitaire au Darfour et dans les régions limitrophes, et sur les répercussions de celle-ci sur la stabilité régionale». La guerre au Darfour, qui déborde sur le Tchad mais aussi sur la République centrafricaine, aurait fait plus de 200 000 morts en quatre ans.
Force hybride. La veille, à l'instigation de Paris, les présidents des trois pays impliqués dans le conflit le Soudanais Omar al-Béchir, le Tchadien Idriss Déby et le Centrafricain François Bozizé avaient pourtant paraphé un «accord» réitérant leurs engagements de ne pas soutenir les rébellions croisées actives sur leurs territoires respectifs. Mais à Cannes, le président Al-Béchir y a fait à peine allusion. En revanche, il a confirmé le refus du Soudan d'accorder des visas à une mission de l'ONU sur les droits de l'homme chargée d'enquêter sur les crimes commis au Darfour, assurant que certains de ses membres ne seraient pas «impartiaux». Le président du Soudan a expliqué que son pays n'était pas hostile au déploiement d'une force hybride ONU-Union africaine, à condition que les Nations unies se limitent à un «rôle logistique». Khartoum, qui s