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Libération

Italie: les vols secrets de la CIA face aux juges

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Le parquet milanais réclame l'extradition de 26 agents américains. Procès prévu le 8 juin.
publié le 17 février 2007 à 6h10

Rome de notre correspondant

En dépit des fortes réticences du gouvernement de Romano Prodi, un juge milanais a annoncé hier le renvoi devant les tribunaux de 26 Américains et de l'ancien chef des services secrets militaires italiens Nicolo Pollari pour l'enlèvement par la CIA, le 17 février 2003, d'un imam égyptien.

«Absurde». Soupçonné d'être proche de milieux terroristes, Abou Omar avait été capturé en plein jour dans les rues de Milan puis transféré sur la base aérienne américaine d'Aviano, dans le nord-est du pays, avant d'être envoyé dans les geôles du Caire. Le religieux n'a été libéré et placé en résidence surveillée que la semaine dernière, après quatre ans d'emprisonnement et, selon lui, de tortures. En octobre, le procureur de Milan Armando Spataro a bouclé son enquête en accusant Jeff Castelli et Robert Lady, les anciens chefs de la CIA à Rome et Milan, ainsi que les responsables des services italiens d'avoir organisé le rapt. La première audience au tribunal de Milan a été fixée au 8 juin prochain.

Il devrait s'agir du premier procès dans le cadre des multiples vols secrets de la CIA auxquels quatorze Etats européens auraient collaboré. Pour Silvio Berlusconi, qui était aux affaires au moment du rapt, «c'est un procès absurde» qui risque de décrédibiliser les services secrets italiens. Mais l'actuel gouvernement Prodi n'est pas plus tendre pour les juges milanais. Il les accuse d'avoir violé le «secret d'Etat» dans le cadre de l'enquête en révélant en