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Libération

Le président colombien ébranlé

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Démission d'une ministre dans le scandale des milices.
publié le 20 février 2007 à 6h13

Moins d'un an après sa réélection, Alvaro Uribe chancelle. Le président colombien a dû se défaire, hier, d'une de ses proches, sa ministre des Affaires étrangères María Consuelo Araújo, éclaboussée par le scandale dit de la «parapolitique» : les liens entre les paramilitaires d'extrême droite et une partie de la classe politique, notamment du côté de la coalition conservatrice qui soutient Alvaro Uribe. «Je m'en vais du gouvernement parce que je ne suis attachée à aucune fonction mais aux résultats obtenus en faveur du pays», a déclaré la ministre avant d'assurer avoir la certitude «de l'innocence de [son] frère et de [son] père». Son frère, le sénateur Alvaro Araújo Castro, a été arrêté jeudi, sur ordre de la Cour suprême pour ses liens supposés avec les AUC (les Autodéfenses unies de Colombie), ex-milice d'extrême droite, créées dans les années 80 pour lutter contre les guérillas d'extrême gauche du type des Forces armées révolutionnaires de Colombie. Le sénateur est accusé d'avoir, avec les milices, organisé l'enlèvement en 2002 d'un dirigeant d'un parti rival, dans son fief électoral de la côte nord du pays. Dans la même affaire, le père de la ministre, Alvaro Araújo Noguera, est également dans le collimateur de la Cour suprême qui a demandé une enquête au procureur général de la république. Vendredi encore, le chef de l'Etat défendait sa ministre et s'interdisait de la «sacrifier». Mais l'opposition critiquait la «position devenue intenable de la