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Procès de Madrid, la tactique de la négation

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En dépit des preuves accablantes, les accusés des attentats du 11 mars 2004 continuent de nier l'évidence.
publié le 21 février 2007 à 6h13

Madrid de notre correspondant

Le mot d'ordre tacite tient en trois injonctions : nier systématiquement les faits reprochés ; condamner énergiquement les attentats et se présenter comme un «bon musulman» ; enfin, rester plongé dans le mutisme, sauf à répondre aux questions des avocats de la défense. Depuis l'ouverture, le 15 février dans la capitale espagnole, du grand procès sur les attentats islamistes de Madrid du 11 mars 2004 (191 morts), cette tactique été suivie à la lettre par les principaux suspects ­ soit 6 des 29 accusés qui font face aux juges de l'Audience nationale.

Haine. Les trois cerveaux présumés, soit Mohammed l'Egyptien, les Marocains Hassan al-Haski et Youssef Belhadj (qui encourent chacun près de quarante mille ans de prison, quarante au maximum dans la pratique), ont ainsi fait en sorte que toutes les questions du procureur demeurent en suspens. Quant aux trois supposés poseurs de bombe marocains (qui risquent le même châtiment) ­ Jamal Zougam, Basel Ghalyoun et Abdelmajid Bouchar ­, ils se sont montrés à peine plus loquaces. Les neuf autres présumés «auteurs matériels» des explosions de dix bombes dans quatre trains de banlieue sont morts trois semaines après les faits, en faisant exploser leur arsenal dans leur cache de Leganés (banlieue sud de Madrid), alors que la police était à leurs trousses.

Des documents trouvés dans les décombres de l'appartement de Leganés apparaissent comme un manuel d'instruction pour les islamistes en cas d'arrest