Londres correspondance
Le 10 février 2007. La chaîne de télévision britannique Channel 4 décerne le titre de la personnalité politique la plus «inspirante» à... Brian Haw, un opposant à la guerre en Irak. L'homme qui campe devant le Parlement de Westminster pour hurler son indignation recueille 54 % des suffrages. Tony Blair, lui, rallie 8 % des votants. La guerre en Irak pèse lourd sur l'ardoise du Premier ministre britannique.
Tout commence le 18 mars 2003. A la Chambre des communes, les députés votent une motion autorisant le gouvernement britannique à «user de tous les moyens nécessaires pour assurer le désarmement des armes de destruction massive irakienne». Et propulsent 1,5 million de personnes dans les rues de la capitale. Deux ans plus tard, leur colère résonne encore dans le creux des urnes. Lors des élections générales de 2005, le parti travailliste perd 47 sièges et enregistre un net recul dans les circonscriptions londoniennes, où l'opposition à la guerre a été la plus forte.
Débandade. Dans les rangs du parti, la guerre menée sans aval de l'ONU signe la débandade. Le 17 mars 2003, Robin Cook, le président de la Chambre des communes, quitte le parti. Suivi de près par Clare Short, secrétaire d'Etat pour le Développement international. Et, dans les consciences des restants, l'amertume monte. D'autant que, quelques mois plus tard, les députés apprennent que le dossier irakien a été «gonflé» par le gouvernement. Aujourd'hui, la pilule coince encore dans la gorg