Rome de notre correspondant
Les communistes orthodoxes de Refondation envisagent de punir, en l'excluant, Franco Turigliatto l'un des deux francs tireurs qui ont désobéi aux consignes de vote et mis en minorité au Sénat le gouvernement Prodi, le poussant à la démission. Oliviero Diliberto, le secrétaire du PDCI, l'autre parti communiste, né d'une scission en 1998 avec Refondation, n'est pas en reste et dénonce «ces deux scélérats convaincus de faire la révolution et qui risquent, à l'inverse, de rendre l'Italie à Berlusconi».
Depuis mardi soir, les états-majors de la gauche radicale s'efforcent de recoller les morceaux en affichant leur fidélité au «professore» et en rejetant la responsabilité de la crise sur les deux brebis égarées. Mais les communistes qui, avec les Verts, représentent un peu plus de 10 %, n'ont cessé de jouer avec le feu depuis la formation du gouvernement Prodi, il y a neuf mois, ayant toujours un pied dedans et un pied hors du gouvernement. Pour beaucoup, la crise politique qui a éclaté mardi au Sénat était prévisible. «Tirée pendant des mois, la corde idéologique de l'extrémisme a fini par rompre en faisant tomber le gouvernement Prodi», relevait hier le directeur du quotidien progressiste La Repubblica Ezio Mauro, ajoutant : «Le drame de la gauche italienne c'est que dans les conditions actuelles, sans l'aile radicale, elle ne gagne pas, mais avec elle, elle ne parvient pas à gouverner.»
Pour l'emporter en avril dernier