La femme politique franco-colombienne Ingrid Betancourt a été enlevée il y a cinq ans, le 23 février 2002, par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Et l'hypothèse d'une libération a rarement été aussi éloignée. Le président colombien, Alvaro Uribe, a annoncé hier une nouvelle offensive contre «ces bandits des Farc» et rejeté une nouvelle fois toute possibilité d'«accord humanitaire». Ce terme désigne la possibilité d'un échange entre quelque 500 membres emprisonnés des Farc et les 56 otages politiques et militaires retenus par l'organisation dont Ingrid Betancourt et Clara Rojas, sa directrice de campagne et candidate à la vice-présidence. Les deux femmes avaient été enlevées en pleine campagne pour le scrutin d'avril 2002. Outre la libération de 500 hommes, les Farc réclament également celles de deux de leurs dirigeants extradés vers les Etats-Unis pour trafic de drogue. La cocaïne est l'une des principales ressources de la guérilla. Selon un document interne aux Farc saisi par l'armée et filtré hier dans la presse colombienne, l'organisation espérerait d'ici quatre ans augmenter de 30 % son budget annuel, jusqu'à plus d'un milliard de dollars, et de 50 % le nombre de ses hommes en armes environ 15 000 aujourd'hui. Dans une interview donné au Figaro, à l'Express et à France 2 et publié hier, Alvaro Uribe rappelle sa fermeté : «Nos interlocuteurs sont hypocrites et pratiquent le mensonge, comme tous les terroristes.»<
Les otages, plaie ouverte de la Colombie
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publié le 23 février 2007 à 6h17
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