Batticaloa envoyé spécial
Sur la côte est du Sri Lanka, ponctuée de check points, les tentes s'alignent par milliers. Dans cette région déjà meurtrie par vingt ans de guerre, la reprise des combats, ces derniers mois, entre le gouvernement et les séparatistes tamouls, a jeté sur les routes des dizaines de milliers de civils terrorisés. Des populations très majoritairement issues des zones contrôlées de facto par les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) qui, pour sauver leur peau, se sont réfugiés en territoire gouvernemental. «Nous avons quitté notre village au mois d'août, lors des bombardements aériens sur notre région, raconte Selwaraja, 50 ans, entouré de sa femme et de ses deux enfants. Depuis, nous nous sommes arrêtés dans quatre lieux différents, mais à chaque fois les combats reprenaient autour de nous, et nous étions obligés de fuir.» La famille est finalement passée en territoire gouvernemental en décembre, lorsque l'armée a pris Vakarai, une zone qui était aux mains des LTTE depuis plus de dix ans.
Boucliers humains. Au total, plus de 200 000 personnes ont été déplacées au Sri Lanka depuis début 2006, dont 75 000 se trouvent actuellement dans le seul district de Batticaloa, dans l'est du pays. Et le flot de réfugiés continue. Enhardie par plusieurs victoires militaires, ces derniers mois, l'armée a promis de s'emparer de toutes les zones LTTE de la région. Après Vakarai, elle s'apprête ainsi à s'attaquer à une autre enclave rebelle, où se tro