Les Guinéens ont repris le travail, hier, après la nomination du diplomate Lansana Kouyaté au poste de Premier ministre. Les commerces, banques et marchés ont retrouvé leur activité, après un mois et demi de grèves marquées par des violences qui ont coûté la vie à 120 personnes.
Lansana Kouyaté, ancien secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et représentant de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) en Côte-d'Ivoire, a été nommé à la tête du gouvernement sous la pression des syndicats et après une réunion de conciliation, dimanche, des médiateurs de la Cedeao. Agé de 56 ans, ce diplomate de carrière a été, en 1993, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Somalie, avant d'être nommé sous-secrétaire chargé de l'Afrique. Il faisait partie des quatre candidats proposés par les syndicats au président Lansana Conté, pour remplacer Eugène Camara, nommé le 9 février mais jugé trop proche du régime.
A peine arrivé d'Abidjan, le nouveau «Premier ministre de consensus» a lancé hier un appel aux Guinéens pour qu'ils redoublent d'efforts au sortir de la crise, «afin de donner à [leur] pays une nouvelle chance de progrès». A la foule qui était venue l'accueillir à l'aéroport, ce diplomate chevronné a lancé : «Je sais que la tâche n'est pas facile.» Il a aussi déclaré vouloir «relever les défis de la paix, de la réconciliation et du changement».
Lansana Kouyaté sera confronté à une