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Libération

Massacres du Darfour : les tueurs pointés du doigt

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publié le 28 février 2007 à 6h22

Un membre du gouvernement et un chef de milice. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, a recommandé hier l'inculpation et/ou l'émission de mandats d'arrêts à l'encontre de deux responsables soudanais pour des exactions commises au Darfour. Quatre ans après le début de la guerre civile dans l'immense province soudanaise, plus de 250 000 personnes ont été tuées et quelque 2,5 millions déplacées (sur 6 millions d'habitants), principalement par l'armée et les milices arabes locales, les Jenjawids.

Luis Moreno Ocampo a transmis aux juges de La Haye un dossier de «preuves» montrant qu'Ahmed Haroun et Ali Kosheib «ont commis de concert des crimes contre la population civile au Darfour». Le procureur a recensé «51 chefs de crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés [...], dont persécution, meurtre, torture et viol», commis dans l'ouest du Darfour entre août 2003 et mars 2004, au plus fort de la politique de la terre brûlée menée par Khartoum dans sa province rebelle. Dans son rapport, le procureur lève le voile sur la machine à détruire mise en place par le régime soudanais et les liens entre l'Etat et les milices.

Le Soudan s'en est tenu à sa ligne de défense habituelle en déniant une fois de plus toute légitimité à la CPI. «La justice soudanaise est capable et jugera ceux qui ont commis des crimes au Darfour», a réagi hier le ministre de la Justice Mohammed Ali al-Mardhi. En fait, les critiques les plus sérieuses du t