Pékin de notre correspondante
La rééducation par le travail ou laojiao, spécialité administrative chinoise d'un autre âge, pourrait être assouplie, voire même abolie, si l'on en croit le quotidien China Daily. A la veille de la réunion annuelle du Parlement chinois, qui se veut porteuse d'un nouvel élan vers la «société harmonieuse» du président Hu Jintao, la nouvelle fait la une de la presse officielle. Un projet de loi devrait être examiné dans l'année pour en finir avec cette forme de justice expéditive qui menace chaque citoyen et place la Chine en contradiction avec sa propre Constitution et la Convention internationale de droits civiques et politiques qu'elle a signée en 1998. Débattu depuis deux ans au Parlement, sans cesse repoussé, le projet serait en passe d'être voté, assurent les autorités. Le consensus national attendu n'est pourtant pas forcément atteint : de nombreux désaccords persistent parmi les députés.
Travail forcé. La fin du laojiao, «centre de rééducation par le travail», n'est pas celle du goulag chinois, le laogai («camp de réforme par le travail»), dont l'abolition n'est pas à l'ordre du jour. Dans les laojiao triment des milliers de petits voleurs, de prostituées, de drogués ou de simples «réfractaires à l'ordre social», entendre des contrevenants à la politique de l'enfant unique ou des paysans expropriés. Souvent, ce sont des jeunes à peine sortis des clous rigides de la société chinoise. Envoyés en rééducation dans une ferme,