Addis-Abeba de notre correspondante
Le kidnapping pourrait mener à une nouvelle guerre ouverte entre l'Ethiopie et l'Erythrée. Samedi, Ismael Ali Sero, président de la région Afar, au nord de l'Ethiopie, où les enlèvements ont eu lieu, a accusé des soldats érythréens d'avoir traversé la frontière pour attaquer le campement des touristes. Ils auraient ensuite emmené dans un camp militaire en Erythrée le groupe composé de cinq Occidentaux, dont quatre travaillaient pour l'ambassade de Grande-Bretagne en Ethiopie, et de leurs treize guides, chauffeurs et traducteurs éthiopiens. De source officielle, cinq de ces Ethiopiens ont été libérés par les ravisseurs. C'est sur leurs témoignages que se fonde Ismael Ali Sero pour accuser l'Erythrée. «Fou, absurde, impossible», telle est la réponse du régime érythréen, qui voit dans ces accusations une machination. Les autorités britanniques, qui ont dépêché une équipe en Ethiopie, ne corroborent pas cette thèse pour l'instant, expliquant qu'elles examinent toute une série d'options.
Frères ennemis. Confirmées et relayées par le gouvernement éthiopien, ces accusations sont de nature à mettre le feu aux poudres. Le différend est ancien. Ancienne province de l'Ethiopie, l'Erythrée prend son indépendance en 1993, après avoir participé à une lutte de plus de trente ans contre le dictateur Mengistu, aux côtés des rebelles tigréens, aujourd'hui au pouvoir en Ethiopie. Contre toute attente, les relations entre les deux pays dégénèrent jusqu'a