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L'exposition sauvage, proposée par un collectif d'artistes, s'intitule «face2face». Dimanche, JR et Marco, qui se définissent comme des «artivistes» (1), ont collé les portraits géants d'anonymes, palestiniens comme israéliens, pris au hasard de leur pérégrination en Terre sainte. Leur postulat : «Ces gens se ressemblent, ils parlent presque la même langue, comme des frères jumeaux élevés dans des familles différentes [...]. C'est évident mais ils ne le voient pas. Nous devons les mettre face à face. Ils réaliseront.» Leurs sujets exercent les mêmes métiers : chauffeurs de taxi, comédiens, professeurs, etc. photographiés au 28 mm, à bout portant, en pleine grimace. Rien ne les distingue, sauf bien sûr l'imam, le prêtre et le rabbin, réunis en une hilarante brochette. Dimanche, l'affichage a eu lieu côté palestinien, un peu partout : maisons, abribus, panneaux publicitaires et notamment l'immense mur de béton séparant Israël des territoires palestiniens occupés (photo ci-contre). Demain, la même opération est prévue, côté israélien.
L'ouvrage, intitulé «clôture de sécurité» par les Israéliens et «mur de séparation» ou «de l'apartheid» par les Palestiniens, doit s'étendre sur plus de 650 km, partiellement en barbelés, partiellement en dur. Le mur a pour justification officielle d'empêcher les attentats en Israël. Mais les Palestiniens accusent Israël d'annexer des terres à la faveur de sa construction. Il sépare en effet, en plusieurs