Le Caire de notre correspondante
L'indignation est à son comble, en Egypte, après la diffusion, en Israël, d'un documentaire accusant l'actuel ministre israélien des Infrastructures, Benyamin Ben Eliezer, d'avoir ordonné l'exécution sommaire de 250 prisonniers de guerre égyptiens en 1967, alors qu'il commandait une unité d'élite israélienne. Un présumé crime de guerre lourd de conséquences pour les relations entre les deux pays, déjà glaciales, bien que l'Egypte ait été le premier pays arabe à avoir signé la paix avec Israël. Ben Eliezer est un des acteurs essentiels de la timide coopération entre les deux Etats. Il a notamment négocié en 2005 un accord sur les livraisons de gaz à Israël, ouvrant la voie à un début de normalisation économique. Attendu jeudi au Caire, il a dû annuler son voyage.
La colère des Egyptiens est considérable. Les députés, furieux, ont réclamé l'expulsion de l'ambassadeur de l'Etat hébreu, l'arrêt des accords de coopération et l'annulation du traité de paix de Camp David. Ce traité, qui date de 1979, est considéré comme une infamie par les Egyptiens, qui se refusent toujours à toute normalisation avec Israël, alors que les échanges économiques entre les deux pays n'ont pourtant cessé de progresser ces dernières années.
Fragilisé. Cette polémique intervient dans un contexte exacerbé par les fouilles archéologiques menées récemment par Israël au pied de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. Depuis la guerre israélo-libanaise, l'été dernier, pas un jour n