Cinéma et droits de l'homme s'allient pour dix jours. Pour la cinquième fois, Genève accueille le Festival des droits humains parallèlement au peu convaincant Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Le festival, qui se déroule jusqu'au 17 mars (1), et dont Libération est partenaire avec Amnesty international, Human Rights Watch, la Fédération internationale des droits de l'homme et l'Organisation mondiale contre la torture, est dédié à Anna Politikovskaïa, journaliste russe assassinée et symbole d'un combat courageux.
Fondée par deux militants des droits de l'homme, la manifestation entend associer chaque jour des films, documentaires ou fictions engagés, et des débats. En collant au plus près de l'actualité, histoire de demander des comptes à un Conseil devenu otage des Etats et qui, du Darfour à la Birmanie, a montré son inefficacité et son irresponsabilité. Comment cet organisme peut-il gagner une quelconque crédibilité quand le Soudan interdit de visite sa mission dûment mandatée, quand la Chine donne des leçons de démocratie et que l'Algérie travaille à un «code de conduite» qui empêchera toute enquête sur le terrain dans un pays violateur ?
Le festival, lui, n'a pas ces limites et abordera samedi la Russie de Poutine avec un documentaire de Manon Loizeau sur les bizutages dans l'armée russe et un autre de Florent Marcie sur la Tchétchénie. Dimanche, ce sera au tour des multinationales, notamment en Birmanie, avec des représentants de la très courageuse opposition