Quand Roland Dumas reprend du service, il ne craint décidément pas d'être à contre-courant. Alors que reprennent les tractations en vue d'une autre résolution contraignante du Conseil de sécurité de l'ONU contre un Iran qui refuse de suspendre son enrichissement d'uranium, l'ex-ministre socialiste des Affaires étrangères propose aux Européens de faire cavalier seul en entamant «rapidement des discussions sans condition préalable» avec ce pays. Et de recevoir une délégation iranienne de haut niveau.
«Invitation». Au retour d'une visite à Téhéran, le 27 février, «à l'invitation d'Ali Velayati», le conseiller du Guide Ali Khamenei, «avec lequel [il a] gardé des relations depuis les négociations sur Eurodif [contentieux financier franco-iranien sur le nucléaire, ndlr]», l'ex-président du Conseil constitutionnel affirme que, en dépit des déclarations belliqueuses du président Ahmadinejad, l'Iran est «prêt à trouver une solution raisonnable» à la crise. Pourvu qu'il ne «perde pas la face».
Roland Dumas part d'un constat simple : «Il existe en Iran un camp de la raison» coiffé par Ali Khamenei, même «s'il n'en dit rien», auquel appartiennent «en coulisse» l'ex-président Rafsandjani et «toute une équipe dans l'appareil d'Etat», avec à sa tête Ali Akbar Velayati, auquel le statut de conseiller diplomatique du Guide confère un rôle «décisif». Cette frange du pouv