Belfast envoyée spéciale
Appelés aux urnes mercredi, les électeurs d'Irlande du Nord ont renvoyé dos à dos les deux grands partis ennemis de la province. D'un côté, le DUP (Democratic Unionist Party), protestant, mené par Ian Paisley, de l'autre, le parti républicain Sinn Féin, catholique, porté par Gerry Adams. Plébiscités, les deux partis écopent désormais d'une tâche difficile : installer la paix sur ce petit bout d'Irlande marqué par la guerre civile. Pour cela, il leur faudra ressusciter l'Assemblée d'Irlande du Nord. Celle-ci avait été dissoute en 2002, alors que les Unionistes refusaient de collaborer avec les républicains. Privés de siège, ses députés s'étaient alors retrouvés au chômage technique. Si tout se passe comme prévu, ils pourraient dès la fin du mois retrouver du travail.
«Pécheurs catholiques».Mais tout reste à faire. Car pour restaurer l'institution, Sinn Féin et le DUP doivent s'entendre, avant le 26 mars, sur la formation d'un gouvernement bi-confessionnel. Or, dans le camp unioniste, la réticence est la règle. Appelé à devenir Premier ministre, Ian Paisley renouvelait, en novembre dernier, son refus de collaborer avec les catholiques. Parmi les points d'achoppement, la nomination au poste de vice-Premier ministre de Martin McGuiness, second du parti républicain. Or l'homme incarne, pour les protestants, l'archétype de l'ennemi. Ancien chef de l'IRA, l'ex-branche armée de Sinn Féin, il a connu la prison pour avoir participé à une tentative d'attentat dan