Le scandale vient de faire une deuxième victime. Après avoir coûté son poste au ministre le plus proche de la présidente, Ellen Johnson Sirleaf, le «sexgate» est à l'origine de la suspension pour un an de The Independent. Le journal avait, le premier, publié, en une, les photos de Willis Knuckles, ministre d'Etat aux Affaires présidentielles, en pleine action avec deux prostituées dans un hôtel de passe du centre de Monrovia, la capitale libérienne. La photo a immédiatement circulé sur Internet et même en photocopies dans les rues de Monrovia.
Au bout d'une semaine de scandale, Ellen Johnson Sirleaf, qui a fait de la lutte contre la corruption la priorité numéro 1 de son gouvernement, a cédé à la pression et lâché son ami. «J'ai accepté, avec regrets, la démission de mon directeur de cabinet, le ministre Willis Knuckles», a déclaré la Dame de fer du Liberia, dans un communiqué. Elle a jugé le comportement de son collaborateur «indécent et inopportun pour un haut fonctionnaire», même s'il n'avait rien d'«illégal».«J'ai accepté sa démission non pas en raison des demandes des maîtres chanteurs, mais de celles des moralistes de ce pays», a-t-elle ajouté de manière sibylline.
Cette dernière allusion visait l'ancien président du Parlement, Edwin Snowe, et son épouse, suspectés d'avoir organisé le scandale et fait circuler les photos pour faire chanter Knuckles. Ce dernier, qui a demandé pardon à «[sa] femme depuis trente-sept ans, ses enfants, s