Rome de notre correspondant
Une semaine après l'enlèvement en Afghanistan du journaliste Daniele Mastrogiacomo, Romano Prodi a affirmé hier que le gouvernement n'avait pas l'intention de rappeler son contingent d'environ 2 000 hommes. «Nous avons pris des décisions que nous maintenons», a insisté le président du Conseil. Vendredi, l'un des principaux chefs des talibans, le mollah Dadullah, aurait en effet menacé d'«abattre» d'ici sept jours l'envoyé spécial du quotidien La Repubblica si Rome ne fixait pas une date au retrait de ses troupes. Mais la déclaration du chef du gouvernement sonne aussi comme un nouvel avertissement à l'aile gauche de sa majorité qui supporte de plus en plus mal la participation de l'Italie à la mission militaire en Afghanistan. Il y a moins de trois semaines, Romano Prodi avait en effet été contraint à la démission après que son gouvernement eut été, le 21 février, battu au Sénat où l'hétéroclite coalition de gauche ne dispose que d'une minuscule majorité.
Crainte. Finalement approuvé il y a quelques jours à la Chambre des députés, le décret sur la mission afghane doit être à nouveau examiné dans les prochains jours au Sénat. Avec en toile de fond la crainte que les talibans n'utilisent l'enlèvement de Mastrogiacomo pour s'immiscer dans le débat. Pour l'heure, la gauche radicale a veillé à séparer strictement les deux affaires. «Depuis des années, nous demandons le rappel des troupes, mais il est clair que cela ne peut avoir a