Saint-Pétersbourg envoyée spéciale
«Un petit lait pour toi, contre la sécheresse de la peau.» «Nouveau, notre menu sushi !» Dans les rues de Saint-Pétersbourg, les affiches qui se disputent l'oeil du passant ces jours-ci témoignent de la vitalité du commerce plutôt que de la politique. Entre les pubs pour produits de beauté et croquettes pour chats, ici et là, une bannière avec l'ours de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, invite à rester «Ensemble avec le Président», mais c'est plutôt l'exception. Un an avant la fin de l'ère Poutine, censé quitter le Kremlin en mars 2008, les élections régionales qui se déroulaient hier à Saint-Pétersbourg comme dans treize autres régions se sont traduites par de nouveaux records d'abstention, selon les premières estimations. A Saint-Pétersbourg, ville des «lumières» russes où le parti libéral Iabloko remportait près de 20 % des suffrages dans les années 90, ce dernier parti d'opposition a cette fois-ci été carrément empêché de participer au scrutin. Mais cela ne semble guère émouvoir la population, occupée à profiter du mieux-être économique.
Cartons. Dans le palais qui sert aujourd'hui de siège au parlement de la ville, Mikhaïl Amosov, dirigeant local du parti Iabloko, s'apprête à faire ses cartons pour quitter l'assemblée où il siégeait depuis 1990. «A long terme, je suis optimiste, la démocratie finira par s'imposer en Russie aussi, soupire ce professeur de géographie. Mais, pour l'instant, la Russie est en