Un vrai comité de réception : «Ce visiteur qui vient de l'autre côté du fleuve, ce petit monsieur du Nord, nous le saluons : "Gringo, go home."» Le gringo, c'est George W. Bush qui, depuis jeudi et jusqu'à demain, réalise sa plus longue tournée de chef d'Etat en Amérique latine en six ans de pouvoir. Le patron du comité de réception, c'est sa bête noire dans la région : le président vénézuélien Hugo Chávez, actuellement en «contre-tournée» vendredi en Argentine, puis en Bolivie quand Bush était en Colombie, au Nicaragua quand Bush était au Guatemala...
Tout au long de son voyage, le président américain s'est fait un point d'honneur à ne même pas prononcer le nom de Chávez et à ignorer ses attaques «[Bush] exhale l'odeur des morts et dans peu de temps il se convertira en poussière cosmique...». Attaques qui ont contribué à éclipser les entretiens de Bush avec ses homologues brésilien, uruguayen, colombien, guatémaltèque et mexicain. Le président américain a été aussi mesuré et parcimonieux que Chávez immodéré : «Je suis venu pour présenter une diplomatie constructive et positive, [...] une diplomatie discrète et efficace.» Discrète, ce n'est pas faux. Les diplomates latino-américains ont longtemps reproché à George W. Bush de se désintéresser du sous-continent depuis les attentats du 11 Septembre sauf quand il avait fallu aller quêter des alliés pour la guerre en Irak. Seuls des petits pays comme le Nicaragua, le Honduras, le Salvador