Toujours la même horreur, les mêmes exactions. Les auteurs auraient pu recopier le rapport de 2004. Les autorités soudanaises y étaient déjà accusées de «crimes de guerre» et de «crimes contre l'humanité» au Darfour. Ce sont les termes employés par la mission spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, dont le rapport a été rendu public hier (1) et qui accuse Khartoum d'avoir «orchestré et participé à ces crimes». «Les forces rebelles sont aussi coupables de graves violations des droits de l'homme», ajoute le rapport. Selon la mission, le bilan des tueries serait d'au moins 200 000 morts ; d'autres estimations avancent le chiffre de 400 000 en quatre ans. Le terme de «génocide», utilisé par Washington,n'apparaît pas dans le rapport, mais celui-ci rejette l'essentiel des responsabilités sur le pouvoir, qui a mené ces derniers mois «une violente offensive». Khartoum a balayé ces accusations, jugeant la mission «partiale».
De 2004 à 2007, rien n'a donc changé, malgré le déploiement de 14 000 humanitaires et de 7 000 soldats de la mission d'observation de l'Union africaine, malgré la conclusion d'un cessez-le-feu et la signature d'un accord de paix en mai 2006, malgré l'adoption d'une demi-douzaine de résolutions du Conseil de sécurité, dont l'une prévoit l'envoi de 20 000 Casques bleus, et malgré la saisine de la Cour pénale internationale... Les attaques de grande envergure associant raids aériens, soldats gouvernementaux et miliciens