Washington de notre correspondant
Le limogeage arbitraire, l'an dernier, de 8 des 93 procureurs fédéraux américains est en train de prendre l'ampleur d'un scandale politique. L'affaire, sur laquelle la Chambre des représentants enquête depuis la semaine dernière, a mis au jour une tactique électorale de l'administration Bush consistant à écarter, peu avant des scrutins, les procureurs considérés peu sympathiques au camp républicain. Certains parce qu'ils enquêtent sur des malversations commises par des élus ou des candidats républicains, d'autres parce qu'ils ne poursuivent pas des accusations visant des élus ou des candidats démocrates.
Pressions. Selon des sources citées par le magazine Newsweek, le ministre de la Justice, Alberto Gonzales, aurait dressé une liste noire de magistrats indésirables, avec l'aide de hauts responsables de la Maison Blanche. Officiellement, les huit magistrats ont été remplacés pour ne pas avoir accompli diligemment leur travail. Mais tous ont protesté publiquement, en mettant en avant leurs états de service impeccables.
Le procureur fédéral de l'Etat du Nouveau-Mexique, David Iglesias, a expliqué avoir été congédié juste avant les élections de mi-mandat, en novembre 2006, après avoir refusé d'inculper plusieurs politiciens démocrates, comme le lui avaient demandé deux membres républicains du Congrès. La plupart des autres magistrats auraient subi des pressions du même ordre. Certains hommes politiques républicains ont reconnu leur avoir tél