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Libération

La guerre interpalestinienne mine Naplouse

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En dépit des accords entre le Hamas et le Fatah, les enlèvements et assassinats perdurent.
publié le 13 mars 2007 à 6h35

Naplouse envoyée spéciale.

«J'ai eu peur», se contente de dire le maire adjoint de Naplouse, Mahdi al-Hanbali, dans un anglais parfait, en manipulant nerveusement des papiers sur son bureau. Début janvier, ce membre d'un parti islamiste proche du Hamas, a été enlevé par une dizaine d'hommes armés des Brigades Al-Aqsa, liées au Fatah du président palestinien, Mahmoud Abbas. «J'étais au volant, et une voiture m'a barré la route. J'ai essayé de m'échapper, et un deuxième véhicule m'a bloqué. Ils ont tiré dans ma direction. Finalement, je suis sorti, et ils m'ont enlevé. Ils m'ont emmené dans une maison dans un village près de Naplouse. Là, l'atmosphère s'est un peu détendue, nous avons discuté. Mes ravisseurs se sont aperçus que je n'étais pas l'extrémiste islamiste qu'ils s'imaginaient», raconte Mahdi al-Hanbali, qui a finalement été relâché sain et sauf au bout de deux jours.

«Passe-temps».Les affrontements de ces derniers mois entre le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir depuis mars 2006, et le Fatah, qui ont fait plusieurs dizaines de morts dans la bande de Gaza, ont également fait monter la tension en Cisjordanie, où le parti du Président est traditionnellement majoritaire. Naplouse, capitale du nord de la Cisjordanie, qui compte plus de 100 000 habitants, est une exception. Le Hamas y a remporté haut la main les élections municipales de décembre 2005, mais son pouvoir est contesté par les Brigades Al-Aqsa, présentes notamment dans la vieille ville et dans le