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Libération

Le Soudan a fait obstruction aux enquêteurs

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A l'origine de ce rapport, le tout nouveau Conseil des droits de l'homme peine à s'imposer.
publié le 13 mars 2007 à 6h36

(à Genève)

La mission spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur la situation au Darfour avait valeur de test pour cette jeune institution, portée sur les fonts baptismaux en juin 2006 et censée remédier aux aberrations de l'ancienne Commission des droits de l'homme, trop souvent prise en otage par les Etats les moins fréquentables en matière de libertés. Ainsi, la Libye avait réussi à prendre la tête de la commission...

Force est de constater que le Conseil a des ratés au démarrage. Deux missions prévues à Gaza et dans les territoires palestiniens n'ont pu être menées à bien. Quant au Darfour, sans conteste la plus grave crise politico-humanitaire du moment, il a fallu une houleuse session spéciale du Conseil, le 13 décembre à Genève, pour décider l'envoi d'une mission au Soudan. Sa composition a été âprement discutée par Khartoum, qui souhaitait qu'elle soit composée uniquement d'ambassadeurs des Etats membres, jugés plus respectueux de la realpolitik et des consignes de leurs gouvernements. Malgré le lobbying prosoudanais de l'Algérie et de la Chine, la mission a été constituée pour moitié de diplomates et, pour moitié, d'experts indépendants. Au grand dam du Soudan, qui a immédiatement récusé la présence de Bertrand Ramcharan (Guyana), ex-Haut-Commissaire aux droits de l'homme par intérim, qui avait qualifié les massacres au Darfour de «génocide». Dès lors, Khartoum n'a eu de cesse de faire obstruction : malgré l'engagement personnel du président Omar el