Pékin de notre correspondante
Pour quelques yuans de trop, la colère explose. Et la police charge, faisant des dizaines de blessés et peut-être un mort. Cela s'est passé vendredi à Zhushan, village de montagne du Hunan, au centre de la Chine, parce qu'une compagnie de bus avait décidé d'augmenter le prix de ses billets de 5 à 9 yuans (90 centimes d'euro). Une fortune pour les passagers, pour la plupart des paysans qui gagnent péniblement 500 yuans par mois. Les dirigeants de la compagnie n'ont pas plié, le mécontentement a enflé. Des manifestants ont encerclé des bâtiments publics, accusant les officiels locaux de collusion.
Riposte. Dans ce climat tendu, l'étincelle s'est produite vendredi. A bord d'un bus de la compagnie Anda, un étudiant refuse de payer un supplément pour ses bagages. Des vigiles ripostent par des coups. Les passagers, furieux, bloquent l'autobus, bientôt suivis par des villageois. La police arrive quelques heures plus tard par camions, casquée et armée.
Selon des témoins, 1 500 policiers et 20 000 manifestants se sont affrontés violemment. Des bus, des voitures officielles et des véhicules de police ont été incendiés ; leurs carcasses fumantes, retournées sur la route, ont fait le tour des sites Internet à l'étranger. Les émeutes ont duré presque cinq jours, avec un pic lundi, et ont fait une soixantaine de blessés, accueillis dans l'hôpital de la ville proche, Yongzhou. Le South China Morning Post, journal de Hongkong, parle d'un mort, un étudiant.