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Libération

Au Nigeria, le vice-président candidat non grata

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L'exclusion de Atiku Abubakar de la course à la présidentielle a provoqué un choc politique.
publié le 19 mars 2007 à 6h43

Abuja (Nigeria) de notre correspondante

Vingt-cinq candidats moins un. C'est la liste finale des postulants à la présidence nigériane du 21 avril publiée par la commission électorale. Un choc politique pour le pays, car tous y sont, sauf l'un des principaux candidats : Atiku Abubakar, vice-président du Nigeria et candidat du parti d'opposition Action Congress (AC). Vendredi après-midi ont éclaté les premières manifestations de partisans dans le nord du pays. «Pas d'Atiku, pas d'élections !» clamait la centaine de manifestants. «Nous allons vers l'anarchie», a mis en garde le Prix Nobel nigérian, Wole Soyinka.

Ennemis. Selon la commission électorale, l'article 137 de la Constitution interdit à toute personne accusée de corruption par un tribunal ou un comité d'enquête administratif d'être candidat à des élections. Or Atiku Abubakar a été épinglé par l'Agence de lutte contre la corruption en février. Il est accusé d'avoir détourné plus de 100 millions de dollars de fonds publics. Trois semaines plus tard, un panel d'enquête nommé par le gouvernement a confirmé ces accusations. Le vice-président dénonce un règlement de compte, et accuse le président Olusegun Obasanjo, qui ne peut concourir après deux mandats successifs, de vouloir l'empêcher de se présenter. Il est vrai que depuis sa création, l'agence «indépendante» poursuit essentiellement les ennemis de la présidence. Or le couple Obasanjo-Abubakar a explosé il y a près d'un an, lorsque le chef de l'Etat a tent