Saint-Nicolas envoyée spéciale
Le vent, le froid et les giboulées n'ont pas gâché la fête. Ils étaient plus de 1 200, mercredi soir, sur la grand-place de Saint-Nicolas, ville de 70 000 habitants située entre Anvers et Gand, venus pour un mariage de masse contre le racisme. A 20 heures, sous le carillon de l'hôtel de ville, le premier maire adjoint noir de Flandres, Wouter Van Bellingen, est apparu en chemise blanche et veston rose. «Je vous déclare unis par les liens du mariage», a-t-il déclaré à la foule, dans un néerlandais marqué par l'accent de la région d'Anvers, avant d'embrasser sa femme. Ce geste symbolique a été fait en présence de 626 couples, parents et amis, venus lui témoigner leur sympathie.
Riposte médiatique. Tout a commencé en décembre, lorsque deux fiancés de Saint-Nicolas ont refusé d'être unis par un Noir. Un deuxième, puis un troisième couple, en février, ont eux aussi renoncé au mariage, plutôt que de passer devant monsieur le maire, un échevin d'origine africaine. Wouter Van Bellingen, 34 ans, aurait pu s'en offusquer. Au lieu de poursuivre les mauvais coucheurs devant la justice, ce candidat du parti de centre gauche Spirit, élu lors des dernières municipales, en octobre, a pensé à une riposte plus médiatique.
Né en Belgique d'une mère rwandaise, adopté à la naissance par un couple belge de Saint-Nicolas, Wouter Van Bellingen a préféré l'idée d'une grosse fête, suggérée par ses amis. Pourquoi ne pas célébrer un gigantesque mariage, avec musique,