Si l'on a pu parler, à tort ou à raison, de «talibans noirs» à propos du bref règne des Tribunaux islamiques en Somalie, il est de plus en plus évident que, depuis leur chute, Mogadiscio est en voie d'«irakisation» accélérée. Depuis mercredi, la capitale somalienne est en proie à une véritable guerre civile. Hier, les combats ont gagné les quartiers nord, jusque-là épargnés. Trois civils ont été tués par un obus de mortier qui a explosé dans leur maison. «Nous sommes terrorisés dans nos maisons et nous voyons des balles fuser partout», a raconté à l'AFP Bashir Mohamed, résident du quartier de Gupta.
Dans le sud de Mogadiscio, les combats de la veille se sont poursuivis hier. Mercredi, au moins 14 personnes, dont six soldats, ont été tuées dans des violences entre insurgés et soldats somaliens et éthiopiens. Cette explosion de violence a, semble-t-il, été provoquée par le lancement d'une grande opération de «ratissage» visant les combattants islamistes. Le gouvernement, qui a annoncé son installation dans la capitale, estime pouvoir venir à bout des islamistes, dirigés par Aden Hashi Ayro et que les autorités désignent comme le «chef d'Al-Qaeda à Mogadiscio». Le chef des Tribunaux islamiques, cheikh Hassan Dahier Aweys, a donné, mercredi, sa première interview depuis sa disparition fin décembre.
En fait, les insurgés, qui se sont rendus maîtres du quartier du ministère de la Défense, ont même capturé, traîné dans les rues et brûlé cinq ou six soldats éthiopiens. C