Menu
Libération

Les paras français ont sauté à la frontière du Darfour

Article réservé aux abonnés
publié le 23 mars 2007 à 6h47

Pour la première fois depuis l'opération de Kolwezi, au Zaïre, en 1978, l'armée française a conduit début mars une importante action aéroportée en Afrique. Selon nos informations, plusieurs dizaines de parachutistes ont été largués sur la ville de Birao, dans le nord-est de la Centrafrique. Aux portes du Darfour, cette région, frontalière du Tchad et du Soudan, est le théâtre d'affrontements entre un mouvement rebelle, l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), et les forces armées centrafricaines (Faca), soutenues par les militaires français. L'information n'avait été que très partiellement rendue publique par l'état-major des armées, mais rien n'avait filtré sur l'ampleur de l'opération. En pleine campagne présidentielle, l'Elysée ne souhaitait pas que la politique africaine de la France s'invite dans le débat électoral.

Ville «reconquise». Depuis décembre 2006, un détachement de dix-huit militaires français était stationné à Birao, ville «reconquise» à la suite de combats dans lesquels la France avait déjà été impliquée. Le samedi 3 mars, des combattants de l'UFDR reviennent à Birao et affrontent les troupes fidèles au président Bozizé. Le lendemain, un groupe d'une cinquantaine de «rebelles» attaque le camp français, situé dans le sud de la ville. «Les gars d'en face voulaient nous faire la peau, raconte un militaire français. Ils étaient équipés d'armes légères (fusils d'assaut, lance-roquettes RPG...). Ce sont des soldats capables d'actions