Mogadiscio envoyée spéciale
Face à l'océan turquoise, Mogadiscio étale ses ruines hantées par plus d'une décennie de violences. Sur le tarmac de l'aéroport, un avion cargo en partie calciné témoigne des débuts difficiles de la Force de paix africaine en Somalie (Amisom). Arrivés il y a quinze jours, les soldats ougandais ont été accueillis par des tirs de mortier. Le 9 mars, un Iliouchine transportant des hommes et du matériel a pris feu à l'atterrissage. La Biélorussie, d'où provenait l'avion, a déclaré qu'un missile, peut-être tiré d'une embarcation en mer, avait fait mouche. Non confirmé par l'Amisom, l'attentat, qui a été revendiqué par des islamistes somaliens, n'a pas fait de victimes. Vendredi, un nouvel avion a, apparemment, été abattu (lire ci-dessous).
Quartier général. Un drapeau de l'Union africaine flotte sur un bâtiment blanc sans fenêtre, constellé d'impacts. Dans une pièce, des chaises et une table en plastique, au mur, des cartes détaillées de la ville ; voilà tout l'ameublement du quartier général de l'Amisom. L'Ouganda a engagé 1 500 hommes dans l'opération de stabilisation de la Somalie. «S'il n'y avait pas de problèmes, nous ne serions pas là», assène le commandant en chef de la force, Levi Karuhanga, avant d'ajouter : «Nous n'avons pas pu rassembler toutes les troupes dont l'Amisom a besoin pour accomplir sa mission, et je demande instamment aux pays contributeurs de se dépêcher.»
Car les attaques sont quotidiennes à Mogadiscio. Les Ougandais