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Libération

Les réacs ont la cote au Québec

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La montée du parti ADQ illustre la tentation conservatrice de la province.
publié le 26 mars 2007 à 6h50

Québec envoyée spéciale

Le «modèle québécois» serait-il aussi usé que le «modèle français» ? C'est en tout cas ce qu'affirme le très controversé animateur radio Jeff Fillion, un homme qui, à longueur de matinée, vilipende les médias montréalais, la «gau-gauche» ou les fonctionnaires, et foule aux pieds le politiquement correct à la grande joie d'une jeunesse qui ne se reconnaît plus dans le traditionnel duel entre souverainistes québécois et fédéralistes canadiens qui rythme la vie politique du Québec depuis trente ans. Ce phénomène de contestation des élites a fini par trouver son expression politique dans la montée d'un petit parti conservateur, l'ADQ (l'Action démocratique du Québec), dirigé par Mario Dumont et qui, selon les derniers sondages, fait presque jeu égal avec les souverainistes du Parti québécois (PQ) et les fédéralistes du Parti libéral du Québec (PLQ). A Québec même, l'ADQ est en passe de remporter la majorité des circonscriptions.

«En régression». La carte du vote ADQ recoupe pratiquement la zone où Choi FM, la radio sur laquelle officiait Jeff Fillion, a battu tous ses records d'audience. «J'ai sans doute été un précurseur», dit l'homme de 39 ans, présent depuis dix ans sur les ondes de la capitale de la Belle Province. «Quand j'ai commencé, les gens étaient étonnés. Mon style faisait américain. Je parlais d'argent, un tabou dans notre société. Je dénonçais l'immobilisme. Car je suis un gagnant. Je veux que le Québec devienne un Etat moderne