Comment osons-nous, nous, Européens, célébrer [le 50e anniversaire de] notre union en cette fin de semaine alors que, sur un autre continent, à quelques kilomètres plus au sud, les plus vulnérables, les plus démunis et les plus faibles sont assassinés au Soudan ?
L'Union européenne née de l'horreur et unie pour prévenir l'horreur n'a-t-elle rien à déclarer, aucun principe à invoquer, aucune action à engager, pour empêcher ces massacres au Darfour ? Notre lâcheté à Srebrenica doit-elle se répéter ? Si c'est le cas, que célébrons-nous alors ?
La fragilité de notre unité politique ?
La futilité des postures de notre classe politique ?
L'impuissance et la nullité de notre bureaucratie ?
L'Europe, qui a permis Auschwitz et échoué en Bosnie, ne doit pas tolérer les assassinats au Darfour. L'Europe est plus qu'un réseau de politiciens, plus qu'un club de puissances économiques ou une excroissance bureaucratique. C'est un héritage culturel, qui repose sur notre croyance commune en la valeur et la dignité de l'être humain. Au nom de cette culture et de ces valeurs partagées, nous appelons les 27 dirigeants européens à imposer immédiatement les sanctions les plus strictes aux dirigeants du régime soudanais.
Interdisez-leur l'accès à notre territoire, à nos hôpitaux et à nos produits de luxe. Gelez leurs avoirs dans nos banques et agissez immédiatement pour impliquer les autres pays concernés.
Nous ne devons pas, une fois de plus, trahir notre civilisation européenne en assistant, impassi