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Libération

Deux étudiants européens tués au Yémen

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Le conflit interreligieux entre chiites et sunnites a fait plus de 400 morts depuis janvier.
publié le 27 mars 2007 à 6h51

C'est une guerre religieuse qui déchire le Yémen depuis plusieurs années, mais dont on ne parle guère. Elle n'en est pas moins sanglante, à l'image de la mort, annoncée hier, de deux étudiants européens, un Français et un Britannique, élèves d'un institut islamique sunnite dans la province de Saada (nord du pays).

Les deux Européens, selon des sources citées par l'AFP, faisaient partie d'un groupe qui gardait l'institut islamique de Dammaj, dirigé par un groupe salafiste. Les assaillants, eux, appartenaient à la rébellion menée depuis 2004 par la minorité zaïdite ­ le zaïdisme est une branche du chiisme dont les adeptes reconnaissent Zaïd comme cinquième et dernier imam. Cette minorité n'est guère plus présente que dans le nord du Yémen, où elle est majoritaire. A l'échelle nationale, les sunnites prédominent.

Depuis janvier, selon des chiffres officiels, 290 rebelles et 132 soldats ont été tués dans ces violences. L'institut de Dammaj faisait d'autant plus figure de cible pour l'insurrection que les salafistes considèrent les chiites comme des hérétiques. Cette guerre interreligieuse inquiète les pays voisins, dont l'Iran, qui a appelé le pouvoir yéménite à user de «moyens pacifiques» pour rétablir la paix.

Ce n'est pas la solution retenue par le président Ali Abdallah Saleh, qui, le 10 février, a obtenu du Parlement qu'il réprime cette rébellion connue sous le nom de Mouvement des jeunes croyants. Son chef, Hussein Badr Eddine al-Houti, a été tué par les forces gouvern