Londres de notre correspondante
Ian Paisley attablé aux côtés de Gerry Adams. Dans le paysage de l'Irlande du Nord marqué par quatre cents ans de conflit interne, l'image est historique. C'est à Belfast, au siège de l'Assemblée régionale dissoute depuis 2002, que le chef du principal parti unioniste (protestant) d'Irlande du Nord, le DUP, a accepté hier de rencontrer son ennemi de toujours, le leader nationaliste et catholique de Sinn Féin. Un pas de géant pour le vieux pasteur qui refusait jusqu'ici de se tenir dans la même pièce qu'un nationaliste. Au terme de leurs négociations, les deux hommes se sont accordés sur un partage du pouvoir dès le 8 mai prochain, au sein d'une Assemblée nord-irlandaise ressuscitée. Dans l'intervalle, Ian Paisley, appelé à devenir Premier ministre de la province, s'est engagé à rencontrer régulièrement Martin McGuinness, le n°2 du Sinn Féin, promis au poste de vice- Premier ministre.
Retard. Certes, la date butoir initialement fixée par le gouvernement britannique au lundi 26 mars est repoussée de six semaines. Mais au spectacle de cette rencontre inédite, les autorités de Westminster s'avouent prêtes à avaler la pilule d'un nouveau retard. «Je ne m'inquiète pas de voir l'échéance du partage du pouvoir se déplacer de quelques semaines si nous assistons à quelque chose qui ne s'est jamais produit auparavant», s'est enthousiasmé Peter Hain, le secrétaire d'Etat à l'Irlande du Nord. Pourtant, le gouvernement avait juré qu'il ne céderait pas