Le médiateur des Nations unies Martti Ahtisaari a remis hier au Conseil de sécurité son rapport sur le statut futur du Kosovo et le compte à rebours s'accélère. «L'indépendance est la seule option viable pour un Kosovo politiquement stable et économiquement viable», écrit l'ancien président finlandais, proposant que l'«exercice de l'indépendance du Kosovo et la réalisation de ses obligations exposées dans le rapport soient supervisés et soutenus durant une période initiale par une présence internationale civile et militaire». Cette province du sud de la Serbie est administrée par l'ONU depuis la fin de la guerre de 1998-1999 entre le régime autoritaire de Slobodan Milosevic et les séparatistes albanais.
Colonial. Les Albanais de souche, désormais largement majoritaires (plus de 90 %), vivent ce statut intermédiaire comme colonial et exigent l'indépendance. Les Serbes veulent au contraire conserver une souveraineté, même formelle, sur cette province qui a été le berceau de leur histoire. Le président serbe Boris Tadic, pourtant réformiste proeuropéen, affirme que «jamais la Serbie n'acceptera l'indépendance du Kosovo», qui constituerait un «dangereux précédent juridique et politique».
Martti Ahtisaari après avoir pris acte de l'échec de quatorze mois de négociations directes à Vienne entre Pristina, la «capitale» kosovar, et Belgrade a transmis le dossier à l'ONU. C'est dans un mois seulement que le Conseil commencera à discuter concrètement du statu