Les Mauritaniens le surnomment «Sidi». Sidi Ould Cheikh Abdallahi aime à se présenter comme le «président qui rassure», l'homme du consensus : c'est dire si le vainqueur de l'élection présidentielle mauritanienne de dimanche n'est pas un agitateur. Personne n'imaginait, il y a encore quelques mois, que cet économiste de 69 ans, grand commis de l'Etat à la retraite deviendrait le premier chef de l'Etat élu régulièrement et sans contestation depuis l'indépendance de l'ex-colonie française en 1960. Issu d'une famille maure (arabe) et d'une prestigieuse lignée de marabouts, Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été tour à tour ministre et opposant, sans jamais faillir à sa réputation de discrétion et de sérieux, dans lesquels ses adversaires voient un manque de charisme et de caractère.
De retour de Grenoble, où il a été diplômé en économie, «Sidi» a occupé les fonctions de directeur du Plan et de ministre de l'Economie dans les années 70 avant d'être jeté en prison pour plusieurs mois. De 1982 à 1985, il s'exile au Koweït, où il travaille comme conseiller au Fonds koweïtien pour le développement économique arabe.
Junte militaire. De retour au pays, il sert le régime, de plus en plus autoritaire, du président Maaouiya Ould Taya, où il occupe les portefeuilles de l'Hydraulique et de l'Energie puis celui, plus important, des Pêches et de l'Economie maritime, principale source de devises à l'époque et de corruption. Mis en résidence surveillée, pour avoir refusé de couvrir des malversa