Menu
Libération

Côte-d'Ivoire : hier ennemis, Gbagbo et Soro pactisent

Article réservé aux abonnés
La nomination du chef des ex-rebelles au poste de Premier ministre pourrait servir le Président. Et vice versa.
publié le 28 mars 2007 à 6h53

La nomination au poste de Premier ministre de l'homme qui a voulu sa perte, c'est peut-être le coup de maître du président ivoirien Laurent Gbagbo. Tel est le paradoxe créé par l'accord intervenu, lundi soir, entre le régime d'Abidjan et les ex-rebelles des Forces nouvelles (FN), qui ont tenté, en septembre 2002, de renverser le chef de l'Etat, et qui occupent depuis la moitié du pays. Leur chef de file, Guillaume Soro, un catholique originaire du Nord, a accepté d'assumer le poste de Premier ministre. Jusqu'ici, il avait toujours assuré que le problème principal du pays, c'était... Gbagbo.

Il a apparemment changé d'avis. La répartition des portefeuilles serait déjà bien avancée, Laurent Gbagbo ayant indiqué hier que la composition du futur cabinet dirigé par Soro serait annoncée «cette semaine». L'actuel Premier ministre, Charles Konan Banny, nommé fin 2005 avec le soutien de la communauté internationale, considéré comme l'homme des Français par les «patriotes» proches du Président, a déjà indiqué qu'il était prêt à se «sacrifier».

Avantage. Trois semaines après l'accord de Ouagadougou, qui a scellé le 4 mars au Burkina Faso la réconciliation entre Gbagbo et Soro, les protagonistes «armés» de la crise, le président ivoirien pousse son avantage. En nommant Soro, un ancien leader étudiant qui, dans les années 90, défilait à ses côtés contre le «Vieux» (le président Houphouët-Boigny), avant de rompre avec lui, il fait d'une pierre deux coups. Ses rivaux traditionne