Montréal, envoyée spéciale
La classe politique traditionnelle québécoise a été désavouée lundi lors d'élections législatives provinciales qui ont vu la percée significative d'un nouveau mouvement conservateur et populiste, ancré dans les campagnes francophones. Le Parti libéral du Québec (PLQ) de Jean Charest, qui l'avait emporté avec 46 % des suffrages exprimés en 2003, se maintient au pouvoir avec 33 % des voix. Mais son gouvernement minoritaire, appuyé par 48 des 125 députés de l'Assemblée nationale, a peu de chances de survivre à la législature. «Les Québécois ont rendu un jugement sévère», a reconnu amèrement Jean Charest, après avoir été élu de justesse dans sa circonscription de la petite ville de Sherbrooke. Le Québec n'avait pas connu de gouvernement minoritaire depuis plus de un siècle.
Le vrai vainqueur du scrutin est l'Action démocratique du Québec (ADQ), une formation de droite qui prône les valeurs de la famille et réclame une cure d'amincissement de l'Etat. Avec 31 % des voix et 41 sièges (contre 4 en 2003), le mouvement, dirigé par un jeune juriste de 37 ans, Mario Dumont, a relégué en troisième position le Parti Québécois (PQ) souverainiste qui, pour la première fois depuis le début des années 70, tombe en dessous de 30 % des suffrages de l'électorat.
Québec profond. C'est une défaite personnelle pour le jeune chef du PQ, André Boisclair, porté à la présidence de ce parti alors que ce dernier caracolait en tête des sondages. Le style de vie de ce qua