New York intérim
Les démocrates américains n'ont plus peur de Bush. En votant cette semaine, simultanément au Sénat et à la Chambre des représentants, deux lois budgétaires comprenant un calendrier de retrait des troupes d'Irak, ils ont clairement décidé de défier la Maison Blanche. Le Président a beau avoir promis d'apposer son veto sur toute législation qui lui forcerait la main dans la conduite de la guerre, il se retrouve néanmoins dans une position défensive : face à son propre Congrès, mais également face à une large majorité d'Américains qui demandent le retour des boys courant 2008. Il reste encore du chemin à parcourir avant que les propositions de loi démocrates ne soient entérinées. Elles doivent, en particulier, survivre à une négociation avec la Maison Blanche qui ne veut pas entendre parler d'un calendrier de retrait (d'ici à mars ou août 2008 selon les versions du Sénat et de la Chambre). Mais le plus gros de la manoeuvre a déjà été effectué : les démocrates sont finalement parvenus à s'unir, et à attirer à eux quelques républicains en rupture de ban avec leur président.
«Parti de la défaite». Depuis des mois, la doxa des élites washingtoniennes voulait que la nouvelle majorité, en dépit de l'appui d'environ 60 % des Américains, ne pouvait pas s'opposer à Bush sur la guerre au risque de devenir le «parti de la défaite». Mais c'est une autre stratégie qui a prévalu. Celle souhaitée par la base militante du parti et par plusieurs sondeurs démocrates,