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Libération

Verdict négocié pour le taliban australien

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publié le 2 avril 2007 à 6h59

New York intérim

Les Anglo-Saxons possèdent une formule pour dénoncer les parodies de justice rendues dans les tribunaux de pacotille : «kangaroo court». Difficile de trouver terme plus adéquat pour qualifier le jugement rendu à Guantánamo contre David Hicks, 31 ans, le «taliban australien» détenu par les Américains depuis 2001, qui fut dans sa jeunesse un dépeceur de kangourous. En acceptant de plaider coupable, celui-ci écope de sept ans de prison, peine réduite de fait à neuf mois ferme, qu'il aura le droit de purger sur sa terre natale, l'Australie, sans passer par la case procès. Les Etats-Unis doivent le renvoyer dans son pays avant le 29 mai.

Torturé. David Hicks est le premier détenu de Guantánamo à être condamné par le système juridique des commissions militaires, laborieusement mis en place par l'administration Bush. Dans l'accord passé avec le juge, il admet «ne jamais avoir subi de traitements illégaux aux mains du gouvernement américain», alors qu'il s'était plaint d'avoir été torturé. Il est aussi exigé de lui qu'il coopère avec les autorités australiennes et américaines, et qu'il ne puisse tirer aucun revenu d'un éventuel récit de sa captivité. Accusé de soutien matériel au terrorisme, cet ancien ouvrier agricole originaire d'Adelaïde et converti à l'islam a reconnu s'être entraîné avec Al-Qaeda, avoir combattu pendant deux heures les alliés des Etats-Unis en Afghanistan, fin 2001, avant de vendre son arme pour payer sa course en taxi vers le Pakis